2009/08/29

Que faire du public footeux ?

À présent que Montpellier a un club de football digne de la première division, voilà qu'il dispose d'un public digne des mauvaises fêtes de village... moins violents que d'autres, mais d'un bête.

Je note que la compagnie de CRS stationnée dans les Alpes-Maritimes est très calme pour évacuer un public payant à cause d'une minorité d'artilleurs.

2009/08/23

Un peu d'islam au cinéma, une meilleure cohésion sociale ?

Le début du mois de ramadan permet à la presse française de sortir le maronnier : que les jeunes Français de famille musulmane adorent montrer qu'ils le font (même quand ils sont trop jeunes ou bien trop au-delà de leurs limites physiques, etc.), que les entreprises françaises en profitent pour vendre produits alimentaires et gadgets, qu'entreprises maghrébines jonglent avec les conflictuelles dates calendaires et agricoles, mêts traditionnels obligent. Le Figaro signale également que les adolescents musulmans sont aussi crédules que tous les autres adolescents puisqu'ils croient dans les premiers hoax venus, même les plus stupides : Coca Cola est une boisson alcoolisée, tel produits à la mode financent l'armée israélienne, etc.

Des jeunes comme les autres donc.


Ce pourrait être la morale du film Neuilly sa mère ! après avoir confronté des personnages tirés de la majorité des cités à ceux tirés de la haute bourgeoisie de Neuilly-sur-Seine, en banlieue parisienne (merci de réviser le concept « banlieue » en géographie). Beaucoup d'apparence des deux côtés, des croyances éternelles (le combat de la jeune femme en faveur des sans-papiers qu'elle épouserait tous pour les sauver de l'extradition).

Des jeunes quoi qui tous cherchent leur place, certains la trouvant plus facilement que d'autres... Cependant, il faut attendre que le héros quitte sa cité pour découvrir un certain plaisir à aller à l'école (le béguin peut aider). Y aura-t-il une suite utopiste imaginant ce que donnerait le projet montré dans la dernière séquence ?

Et un islam du quotidien rappelé, loin de l'extrémisme, loin de la criminalité avec l'interdit alimentaire du cochon. Bien que vendant de la viande de porc, le chef de famille et sa seconde épouse d'origine marocaine laissent libre chacun de son repas, sans sur-insistance... Celui qui insiste dans un sens ou dans l'autre se ridiculisant en colère vaine et punie ou en cauchemar dérisoire (merci Zizou).


Dans le même temps, on débusque sur quelques écrans le film indien de 2007, Saawariya, de Sanjay Leela Bhansali. Un réalisateur toujours entre grands décors, sentiments exacerbés (Devdas) et conte (Black).

Ici, une ville de toutes les villes, un quartier festif empli de cabarets, de prostituées et de demeures d'anciennes grandes familles dont une chambre est louée par les veuves. Un jeune homme rêveur et artiste, pourtant loin des drames de l'amour et prompt à soulager les peines d'âme des femmes, va découvrir l'amour sans contrepartie. La bien aimée, isolée par une mère aveugle et inquiète de voir partir sa dernière enfant, vit depuis un an de ses attentes nocturnes sur le pont où son mystérieux aimé a promis de revenir la nuit de l'Aïd.

Voici un film dans une ville aux populations mêlées (la veuve anglo-hindish, l'aimé pieux musulman), aux religions diverses (statue de Bouddha, fête de l'Aïd, injonction à Allah, Bible et crucifix), mais sans que ces éléments religieux alourdissent le thème, s'imposent aux personnages. C'est normal que la foule surveille l'apparition de la nouvelle lune, que les femmes se promènent dans les rues sans être importuné par un homme, que le héros fantasme - seul - dans sa chambre.

Même si, finalement, je remarque que les deux plus pieux fidèles à leurs promesses devant Dieu ... (spoilers ôtés), la prostituée narratrice rappelle que même les autres connaissent le bonheur de Dieu, after a fashion.

2009/08/18

Octobre poloïste à Antigone

Le calendrier du Montpellier Water Polo reprend en octobre et il reprend fort !

Hôte de la Coupe de France du vendredi 2 au dimanche 4, grâce à sa victoire de l'an dernier.

Premier match du championnat élite 2009-2010 contre la Société de natation de Strasbourg le samedi 17.

Premier tour du LEN Trophy face à cinq clubs européens du jeudi 22 au dimanche 25.

2009/08/15

"Up There!!! There is so much room..." (air indécemment connu)

Avec Up (Là-haut), Pixar signe un très-grand film d'animation.

Sa réussite tient d'abord à ce qu'en fait, le public ne sait pas quelle histoire il va voir. La promotion a été centrée sur la désormais fameuse scène de l'envol de la maison d'un grincheux états-unien assiégé par la construction gratte-cielesque et les employés d'une maison de retraite, finalement acceptant un malheureux équivalent scout coincé là-haut sur le perron.

C'est tout.

La première partie du film donne tout de suite une immense profondeur à cette scène n°3 et des trouvailles rendent le voyage accrocheur. Pour ne rien révéler, disons que si vos interlocuteurs peu sérieux tournent soudainement la tête dans une autre direction en criant « Écureuil ! »...

À ne pas manquer.

2009/08/09

Samedis aoûtiens difficiles à Montpellier

Après le ménage de Grammont, voilà les supporteurs du Paris Saint-Germain hier après-midi et soir dans les rues de Montpellier : marche de la Croix-d'Argent à la gare, expédition tramway, bagarres préméditées,...

Si les CRS ont usé de gaz lacrymogène au grand plaisir des spectateurs innocents et familiaux devant le stade, le match n'a pourtant pas été annulé, et le stade et les alentours n'ont pas été évacués à coups de matraques (et de lancer d'extincteur) distribués avec largesse. Il faut dire : entre ce que rapporte un festival de musique électronique et ce que gagne un seul joueur professionnel français parce qu'il attire des milliers de gogos qui gagnent des milliers de fois moins que lui... Il faut reconnaître que les gogos font aussi des milliards de fois moins de sport.

Tous ses désagréments étaient pourtant prévisibles : un samedi comme Electromind, après une semaine de soleil chaud l'arrivée grondante d'un orage juste avant le match, le choix d'une équipe aux supporteurs connus pour leur sportivité, et même, égalisation de leur équipe adverse dans les arrêts de jeu pour bien les enrager.

Bref, vous avez compris, la saison française de première division de football a commencé, hier soir.

Dimanche prochain à Montpellier, lendemain de jour férié et de la Vierge : les supporteurs de l'oème et des ch'tis sont dans les rues. Bonne Mère...

2009/08/03

Electromind : le respect de son public

J'avoue avoir souri narquoisement samedi soir pendant l'orage en me rappelant qu'Electromind, festival de musique électronique, avait lieu à l'espace boueux de Grammont. Mais, en pensant que ça n'arrêterait personne et qu'en fond de nuit, j'aurais les basses qui berceraient mon insomnie événementielle.

Midi libre du jour conte une soirée assez spéciale. Je résume :
- une organisation qui n'a pas protégé les scènes et l'électricité, donc incapable de garantir la sécurité des artistes et du matériel coûteux après une simple averse orageuse montpelliéraine de vingt minutes (les Bretons et les Allemands sont déjà écroulés de rire sur les forums de discussion electro) alors que le vrai orage avec éclairs n'eut lieu que vers quatre heures ;
- un public lent à quitter les lieux à la seconde même où l'annulation/remboursement est annoncé (et peu répété d'après les témoignages trouvés sur les forums)... Un peu excité et alcoolisé, il faut le temps que ça processe et fasse deux/trois trucs pour exprimer sa colère intérieure (taper sur les tables du bar qui ne sert donc plus d'alcool à 4 euros la boisson par ticket vendu en plus de l'entrée à 30/35 euros) ;
- une sécurité qui a raison de se défendre dès qu'il y a atteinte aux biens et personnes (l'accès au conteneur du bar où se trouver - sécurité! - des bouteilles en verre pour le carré VIP - 110 euros pour ne pas se mêler à la foule qui le lui a bien rendu), mais qui semble ensuite ne plus savoir acquérir une cible correctement : d'après les témoignages (dont j'espère une utilisation par la justice pour vérifier leur véracité et, s'ils sont vrais, que les auteurs de violence des deux côtés passent en criminelle ou en cour d'assise), comment va-t-on justifier la légitime défense quand on frappe au visage une femme à terre avec un extincteur ? Je crains la lecture d'un entretien dans la presse des membres de la Croix-Rouge présents sur place...
- enfin, les CRS dans leur rôle d'exception violente dans une société policée : tous dehors à l'aide des lacrymos, des flashballs et des tasers.

J'espère que des juges indépendants se pencheront longuement sur les événements de cette nuit de samedi à dimanche, car il me paraît que de nombreuses personnes doivent justifier leur comportement :
- les organisateurs incapables de prévoir des risques d'averses (méditerranéennes certes) prévues depuis au moins deux jours par Meteo France, ne serait-ce que pour la sécurité de leur investissement matériel et de leur réputation (comme je le dis, les Bretons et les Francs-Comtois se gondolent - et les anciens de Woodstock doivent en faire autant).
- les organisateurs et leur sécurité, visiblement incapables d'informer, raccompagner calmement, avec patience malgré tout, le client majoritaire qui a payé, qui est déçu, qu'on remboursera (il faut le lui répéter plusieurs fois ce genre de choses) et qu'il faudrait voir revenir l'année prochaine. Le traiter comme le vandale minoritaire d'à-côté, il faudrait savoir bloquer le vandale et écarter l'innocent, fermement certes, pas comme ce que les vidéos postées sur youTube paraissent montrées (Midi libre donne un lien pour les trouver). Entre les majeurs dégoûtés du voyage en autoroute encombrée ou de la violence subie, frappés alors qu'innocents des actes délictueux d'une minorité, les mineurs que papas-mamans retrouvent choqués, voire en sang à Lapeyronie, et la maire-subventionneuse qui a besoin des électeurs... Electromind 2010, ça va être dur de le vendre aux politiques loueurs d'espace boueux et aux clients.
- les autorités policières, préfectorales, gendarmesques et CRS pour de multiples raisons : dix mille billets, certainement beaucoup plus de personnes dans l'ensemble de Grammont (un domaine municipal comprenant terrains de sports, parkings, parc, etc.) et autour (champs, bords de voies rapides pour stationner) évacués très (trop) vite, sans contrôler si ces festivaliers sont en état de conduire un véhicule à proximité d'une entrée d'autoroute (un week-end noir pour Bison futé...). Heureusement, pas de carambolages sur l'A9 à déplorer, mais combien d'accidents encore discrets dont on va retrouver la cause dans cette évacuation rapide ?

Je comprend mieux maintenant le silence musical nocturne de samedi-dimanche, le balai des sirènes dans mon quartier proche des hôpitaux... et j'incite tous les festivaliers blessés à porter plainte, à saisir les associations de consommateurs et de sécurité routière, à poser des questions à la municipalités... Pour que justice soit rendue et que les prochaines organisations de tels spectacles à Montpellier soient irréprochables.