2009/05/18

Bilan de l'Eurovision 2009

Quels souvenirs de cette soirée de l'Eurovision 2009 ?

La moitié des points donnés proviennent de jurys nationaux... Est-ce que ça a favorisé une meilleure dispersion des points pour contrer les votes par habitude des téléspectateurs ? Saura-t-on ? Mais, la huitième place du requiem français peut être dû à ça.



Cinquième de mon classement : gogo-hamsters ukrainiens.
La chanteuse cherche son Valentin.

La lecture des commentaires sur différents sites de presse et d'information montre la beaufitude et la haine des Français contre le reste du monde : tout est cause de la non-victoire française. C'est kitsch, c'est nul, c'est truqué, c'est pas dans les langues nationales, c'est pas des pays d'Europe. Bref, c'est nul, mais ils ont quand même suivi.

Il faudra rappeler, avec la curiosité la plus élémentaire, que ce concours est ouvert aux pays membres de l'Union européenne de radio-diffusion, donc ceux situés dans l'aire européenne de diffusion, définie par des coordonnées géographiques. Et non politiques (ouste les Turcs et les Azéris) ou pseudo-géographiques : le mythe des frontières éternelles de l'Europe... de l'Oural à l'Atlantique, de la Méditerranée au pôle Nord. Une frontière se place où le mental veut bien la placer et se traverse (ou pas) de même.

Quant au fait que c'est devenu petit à petit un show vivant et lumineux. Tant mieux ! Réjouissons-nous de ces soirées au lieu de revenir nostalgiquement aux immobiles images des années 1950, dont la candidate n°3 devait être le souvenir.


Quatrième : la Grèce.
Les classiques années 1990 revisitées.

Dernier argument pour faire croire que la défaite française n'en est pas une : les chanteurs de l'Eurovision sont vite oubliés.

Plusieurs candidats de 2009 revenaient au concours, telle la chanteuse maltaise et le danceur grec. C'est que leurs chaînes de télévision nationales doivent y avoir un intérêt, donc que ces chanteurs ne sont pas oubliés dans leur pays.

D'après les votes français, c'est sûr que les agents des artistes aux premières places ne vont pas y faire tourner leurs protégés. Ils vont préférer les pays enthousiastes envers l'Eurovision : fortes audiences, grands nombres de vote téléphonique, points donnés, etc.



Troisème : Israël.
Faire passer un message... trop discrètement pour marquer le public.

Autre preuve : pourquoi envoyer P.K. ? Gagner les suffrages des Européens de l'Est ? Mouais. Huitième est plus honorable que dernier. Reste que ce fut d'un ennui, incongru dans cette soirée.

France 3 réalise cette année la meilleure audience du concours depuis une décennie quand celui-ci fut transféré (placardisé ?) de la 2 vers la 3... Un effet : nous envoyons une star, ne ratez pas. Il faut bien rentabiliser par l'audience et par les appels surtaxés l'achat du programme.



Deuxième : l'Azerbaïdjan.
Ah ! L'Europe des marges mentales de mes concitoyens : musulmane, turque, et même un peu perse.

Maintenant, il faut savoir se vendre aux autres publics européens dans les mois avant le concours. Créer le buzz sur le net. Inévitablement, les animateurs de télé vont s'y intéresser et en parler.

Un peu de suivi et le cas norvégien était connu de l'Europe internet et curieuse depuis plusieurs semaines. Et, personne, sauf un animateur français, aurait pu affirmer, avec un ton premier degré, que ce serait au final un duel de points entre P.K. et lui :))

D'où des choix : le multi-culturel israélien, la provoc' allemande, la comédie musicale british, le biélo-norvégien, etc.



Inévitablement premier de mon classement : Alexander Rybak de Norvège.

Mais, France télévisions veut-elle vraiment emporter l'Eurovision et l'organiser l'année suivante ? Les petits pays qui le gagnent en ont fait une fête gigantesque pour se présenter à l'Europe. En France, pays de râleurs aigris, a-t-on encore cette envie d'accueillir dignement des invités ?... A-t-on envie d'inviter ?

Quelques bons points :
- à la télévision publique allemande d'avoir annoncé le résultat du vote au milieu d'une foule. Le concours est, d'une certaine manière, une action démocratique à son échelle futile ;
- aux organisateurs russes pour l'originalité des intermèdes, ceux des demi-finales comme ceux de la finale.

Vivement 2010.