eÇa y est : ont été rendus publics les résultats de la commission tramway lancée à l'automne dernier par Georges Frêche pour parvenir à une proposition cohérente des futures extensions du réseau de la communauté d'agglomération de Montpellier.
Le but était d'éviter la multiplication par la maire de Montpellier et le président de la communauté d'agglomération des projets : à un moment, ceux qui suivent l'actualité en étaient à six lignes et une bonne poignée d'extensions en tout sens. Ce qui a continué grâce aux fuites diffusées dans la presse locale : une branche de la ligne 1 à Saint-Gély-du-Fesc, en rupture d'agglo depuis 2004, était alors dessinée alors que les maires de Palavas et de La Grande-Motte et leurs alliés au Pays de l'Or jouent au mistigri avec les propositions de ligne 3 chez eux (voir plus bas).
Que reste-t-il si l'argent se trouve, les enquêtes publiques s'écrivent, etc. ?
La ligne 1 s'étendrait vers l'est à Grammont en continuant d'irriguer le centre commercial d'Odysseum. L'avenue Mendès-France serait donc le principal concurrent en terme de vitesse.
La même « bleue » (je remarque que de nombreux usagers retiennent mal les numéros de ligne) irait au sud au-delà de l'autoroute A9 dans le droit fil du nouveau projet urbain présenté la semaine dernière. Ce secteur-là accueillant un nouveau lycée et... un jour peut-être une gare TGV si l'État français finit par accepter que ses régions ont besoin de relations ferroviaires voyageurs et marchandises vers l'étranger européen pour s'éviter des doublements excessifs d'autoroutes saturées de camions.
Côté ligne 2, ce sont les extensions quasi-ferroviaires vers le canton de Pignan et Poussan (si fusion de communautés...) et vers Castries. Et au sud-ouest, utilisation de la voie ferrée RFF pour éviter tout de même tous les arrêts de la Croix d'Argent.
La ligne 3 voit ses terminus imaginés comme certains les auraient voulu dès le commencement :
* près de l'autoroute A750 à Juvignac pour inciter les automobilistes de l'ouest à ne pas entrer en ville,
* à l'aéroport pour accueillir dignement les voyageurs,
* et vers la plage. Pour ce dernier point, rions gaiement en rappelant le deal actuellement posé par Frêche : retour en agglo = ligne. Sur le plan présenté lundi, il y a bien légendé « extension vers la mer ».
Trois branches... Sans augmentation du nombre de rames = Lattes et/ou Pérols auront un service dégradé en fréquence ou en durée (passage aller-retour par l'aéroport). Avec augmentation du nombre de rames = cadencement à bien organiser car après, il y aura toutes les interconnections avec les lignes 1 et 2 à ne pas gêner. Déjà, sur le pont de Lattes à la gare, c'est parfois l'embouteillage entre les deux lignes.
La ligne 4 prend forme après les tâtonnements mandroux-frêchiens de 2008 : stade de rugby - gare - Jeu de Paume - Fac de lettres - Agropolis, avec en option une Entrée-de-Clapiers - Entrée-de-Lavérune au final. Ce serait donc beaucoup moins de voitures autour de l'Écusson : plus de boulevards largement disponibles, mais alors, à quoi servirait le tunnel de la Comédie et autres équipements automobiles ?
Avantage : enfin une solution alternative pour aller du nord à la gare et vice-versa sans forcément subir la ligne 1 surpeuplée et zigzaguante [pourquoi ne pas fusionner les stations Place-Albert Ier et Louis-Blanc ?]. Ou alors, je prendrai justement la 1 puisque tout le monde se précipitera sur la 4 pour aller plus vite au train :)
Le cadeau à l'UMP rebelle, le maire de Castelnau-le-Lez, une ligne 5 entre Place de l'Europe et Notre-Dame-de-Sablassou à travers le « Petit-Millénaire », ces zones d'activités qui mettent fin à la campagne proche de la ville (en espérant qu'elles apportent réellement quelque chose). Une promesse qui coûte peu : il suffit de repasser au feutre orange foncé le trajet de la ligne de bus 37 (quelques allers-retours par jour depuis septembre 2008). La ville de Castelnau recherchera certainement plus de garanties lorsqu'il faudra décider du nombre de places de stationnement dans le secteur : tramway = moins de places obligatoires à construire = plus d'immobilier à construire, à louer et à vendre.
Bien, bien, bien. Mais où trouver l'argent ? Réduction salariale des grands-cadres de l'Agglo ? Que restera-t-il de tout cela en cas de changements de bords politiques des différentes collectivités concernées ?