2009/03/15

Où la gare TGV ?

Grâce au début du débat public, un serpent de mer fait un bond dans la presse locale (notamment La Gazette de Montpellier) et au Corum cette semaine : la ligne à (plus ou moins) grande vitesse Montpellier-Perpignan, c'est-à-dire la partie sud de la ligne nouvelle Languedoc-Roussillon qui comprend également le contournement Nîmes-Montpellier.

Un Nîmes-Montpellier-Perpignan-Figueres au final plus ou moins rapide car -c'est une partie du débat- de nombreuses questions sont à méditer :
- TGV passagers uniquement ou aussi trains de fret (A9bis...) et/ou TER à grande vitesse, en sachant que selon le nombre d'arrêts, la vitesse importe moins que la libération d'espace sur la ligne historique pour le réseau express régional.
- Vitesse de la réalisation. La partie à la frontière espagnole est très en avance sur les Espagnols, coincé sous Barcelone ; de ce côté-là, on parle 2020 comme le tronçon Montpellier-Perpignan. Montpellier-Nîmes devrait être utilisable vers 2015.
- Avec quel argent ? Nos impôts évidemment... mais la ligne PACA est encore en débat faute de consensus entre les différentes collectivités-financeuses. Selon, le nombre d'arrêts (7 minutes de trajet en plus) et leur emplacement (s'il faut en créer de nouveaux), sans compter les vignobles et voisinages traversés... Qui de l'État, la Région, les cinq Départements, quelques intercommunalités, grosses villes et associations militantes vont venir pimenter le débat ?

La Gazette de Montpellier va chercher un universitaire de géographie pour aider le lecteur : Jean-Paul Volle de l'Université Montpellier-3. En le lisant, déformation professionnelle certainement, je vois pleins de tartes à la crème lui tomber dessus un jour d'oral noté :) Même si le propos permet au lecteur peu habitué de se placer à des échelles très variées : depuis l'Europe plus proche ou à accrocher au passage (ce n'est pas tout de voir les trains passer... il faut s'avoir faire descendre les passagers et les marchandises) jusqu'à une question épineuse à notre échelle locale.

L'épine logistico-politico-mélodramatique : où construire la nouvelle gare de Montpellier ?

Georges Frêche, depuis fort longtemps (ainsi que quelques géographes qui ont fait la vigueur de la géographie montpelliéraine), la voit au sud d'Odysseum et de l'autoroute A9. Au milieu d'un projet d'urbanisation collossal avec ligne de tramway n°1 prolongée ou la ligne 3 vers l'ouest.

Les ferroviaires (SNCF ou RFF, je ne sais plus) la voient au croisement de la ligne nouvelle et de la ligne Montpellier-Sète, au sud-ouest de la ville, à Maurin sur la commune de Lattes. Dans les anciennes vignes arrachées à la prime européenne, là dans un triangle où ni Lattes, ni Saint-Jean-de-Védas et à peine Montpellier n'ont imaginé construire quoique ce soit, donc pas d'arrêt de tramway proche projeté.

Cependant, en termes d'exploitation, la logique est claire : cette gare Montpellier bis permettra des correspondances directes entre TGV lointains et TER locaux. Sauf que les TER, c'est compétence du Conseil régional...

En cas de gares séparées, il faudra correspondre par tramway et donc travailler l'information (sourire narquois en me remémorant les difficultés que des touristes et des indigènes ignares en lecture de plan ont depuis 2000 pour trouver la station de tramway d'où part leur bus de plage). Ou alors, seraient déjà prévus des services TER omnibus passant par la gare de centre-ville et des services TER express par celle de la banlieue. On peut même imaginer de toute façon une halte TER à Maurin, même sans TGV, pour permettre des croisements de TER entre les deux lignes.

En 2015-2020, les aiguilleurs ferroviaires languedociens seront, selon l'issue de ces débats, fort méritants.