2009/03/13

Skins, seconde génération

Alors que la troisième saison de Skins approche de ces deux derniers épisodes, l'histoire de cette seconde génération de jeunes paumés a réussi à renouveler l'expression du désarroi et les comportements désespérés par rapport à la première génération.


Mêmes recettes en apparence : drogues comme rêve de quotidien (Cook en étant l'extrême) ou soins faciles pour médecins sans cœur, amour comme fantasme impossible (la majorité) ou sexe mécanique sans âme (Cook et Effy). On retrouve des Tony, Sid, Cassie, etc. Mais, pas pour longtemps. Déjà, les parents ont des rôles : le père veuf de Freddy sera la barrière de sécurité au moment le plus indispensable, la mère de J.J. est dépassée mais son fils la respecte, etc. (Mal-)heureusement, où sont ceux de Cook ? Que deviennent ceux d'Effy, entre père sortant enfin de sa caverne et mère fantomatique ?


Mêmes enseignants (ou presques, mais toujours éléments comiques) qui croyaient avoir compris ces jeunes après deux années scolaires difficiles... dès le premier épisode, l'attendue Effy détruit tout le règlement intérieur. Elle défie les trois garçons (J.J., Cook et Freddy) de parvenir à faire en une journée tout ce que la proviseure a interdit dans l'enceinte de l'établissement, depuis la consommation de stupéfiants à la relation sexuelle en passant par la mise à feu dudit établissement.

Rapidement, les personnages, garçons comme filles, montrent des aspérités dans leurs unions d'enfance. L'arrogance et la recherche du conflit avec l'Adulte par Cook finit par détruire l'amitié avec Freddy, victime d'un coup de foudre pour Effy, et bouleversant l'univers équilibré du fragile J.J.

Pandora, après des apparitions de fille bête dans la deuxième saison, fait preuve de personnalité et va devenir plus qu'un simple faire-valoir d'Effy, difficilement car à la surprise de cette dernière qui ne comprend pas que quelqu'un puisse changer. Les jumelles sont le cas le plus ardus : jumelles sans vraiment l'être, l'une est la star du lycée, soucieuse de sa réputation à laquelle sa sœur introvertie et se cherchant pourrait nuire.


Définitions et équilibres des premières minutes que l'arrivée d'Effy va faire voler en éclats par jeu. Éclats que Cook va relancer en l'air dès qu'ils retombent, chien fou qu'il est sans muselière d'aucune sorte... Tous deux forcent ainsi le reste du groupe a évolué vers l'âge adulte à rythme forcé, tandis qu'eux-mêmes s'en révèlent incapables.


Ma grande surprise vient du personnage d'Effy. La sœur de Tony, le leader du premier groupe dans la première saison, paraissait la digne héritière de son frère, et même, encore plus manipulatrice. Dans la saison 2, une de ces œuvres d'art fut de diriger les sentiments des amis de son frère, leur permettant de se diriger enfin vers un happy ending... enfin, si vous revoyez votre définition de ce terme d'après les abysses émotionnelles que ces adolescents ont cru atteindre en deux ans.

Mais, sans le modèle fraternel parti à l'université, sans cadre familial (au contraire de plusieurs personnages), elle paraît à la fois contrôler la situation dans ce nouveau groupe à l'entrée du lycée. Cependant, elle est totalement dépassée par cette image de cheftaine sans limites, incapables finalement de se laisser aller à se reposer sur des points d'appui solides que seraient l'amour et l'amitié au premier degré et sans arrière-pensée (ni hallucinogènes).


Restent deux épisodes. Quel chamboulement les auteurs de la série d'E4 ont-ils prévu qui lancera la quatrième saison ? L'accident de Tony fut aussi inattendu que salvateur pour l'ensemble des personnages... et les spectateurs.